Foot-analyse – Haïti : Entre la lutte pour la conservation du pouvoir et celle pour sa reconquête, quel avenir se dessine pour notre Football ?
Alors que le monde du football haïtien tente de se frayer un chemin à travers les décombres laissés par l’ère Yves Jean Bart, la FIFA intervient avec un comité de normalisation, promettant de guider le football haïtien vers une ère de transparence et de progrès. Mais derrière cette façade de réforme et d’espoir, se cache une réalité bien plus sombre. Cet article plonge au cœur de la crise actuelle du football haïtien, examinant les promesses de changement, les entraves à la réalisation de ces promesses et les implications pour l’avenir d’un sport passionnément suivi par la nation.
Port-au Prince, le 20 Novembre 2023.-
L’affrontement stérile entre la Solidarité des Clubs affiliés et les membres du Comité de Normalisation a été mis en évidence lors de la conférence de presse du 14 novembre, organisée à Pétion-Ville par les dix clubs affiliés constituant la Solidarité. Durant cette conférence, ils ont exprimé leurs positions respectives sur le processus de normalisation.
La conférence de presse du 14 novembre 2023 par la Solidarité des Clubs a mis en lumière des critiques sévères à l’égard du comité de normalisation. Les leaders de cette structure ont exprimé des doutes sur la compétence des membres dudit comité à mener à bien le processus de normalisation. Selon Eveno Destin, cette période devrait représenter une opportunité pour le football haïtien, mais elle semble plutôt confirmer la continuité de la mauvaise gouvernance. D’un autre coté, Serge D GASPARD pointe du doigt , l’un des membres de la Normalisation , Madame Monique André : « La crise que nous connaissons aujourd’hui trouve son origine dans le football féminin, c’était Monique qui gérait le football féminin. C’est à cause de son manque de leadership que cela est arrivé. Comment pouvons-nous penser aujourd’hui qu’elle pourrait apporter des résultats dans la normalisation ?»
Malgré l’évidence des statuts de la FIFA concernant le processus de la LICENCE DES CLUBS, qui donnent autorité au comité exécutif pour désigner les membres des organes juridictionnels, les membres de la Solidarité insistent pour que le processus se déroule via l’organisation d’un congrès. Cette attitude semble relever de la mauvaise foi ou d’un manque de confiance envers les membres de la normalisation.
Bien que la décision du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) en faveur de Jean Bart soit significative, elle n’efface pas les défaillances administratives de son mandat. L’attribution de plus d’un million de dollars pour la formation des cadres, restant largement sans justification, révèle un manque flagrant de responsabilité. À cette période, les clubs qui se revendiquent aujourd’hui comme protestataires restaient silencieux, suggérant que leur lutte actuelle pourrait n’être qu’une quête pour regagner du pouvoir. Quant à la Normalisation, avec un bilan plutôt maigre et la présence dans ses rangs d’anciens acteurs du système précédent, tels que Carlo Marcelin et Massenat, perçus comme des marionnettes du Prince, après trois ans à la tête du football haïtien n’est pas exempte de critiques.
Ce qui laisse entendre aujourd’hui que La confrontation entre Monique André, Yvon Sévère et les dirigeants de la Solidarité n’est que la partie visible d’une lutte pour le pouvoir, exacerbée par les enjeux financiers significatifs des projets de développement et de formation. Cette situation reflète une lutte plus large pour le contrôle et la direction du football haïtien, un sport profondément enraciné dans l’identité culturelle et sociale du pays.
En Somme , l’avenir du football haïtien, notre Sport Roi, semble se jouer autant sur le terrain de la gouvernance que sur celui des pelouses vertes. Les luttes de pouvoir actuelles, qu’il s’agisse de conserver ou de reconquérir l’influence, risquent de détourner l’attention des véritables enjeux : le développement du sport, la formation des jeunes talents et l’éthique sportive. Si la politique continue de primer sur le sport, le football haïtien pourrait s’enliser dans une stagnation décevante, voire régressive. Pourtant, si ces luttes cèdent la place à une véritable vision stratégique, centrée sur la passion, le talent et l’intégrité, alors le football haïtien pourrait connaître une renaissance, réaffirmant sa place non seulement comme Sport Roi, mais aussi comme un phare d’espoir et d’unité pour la nation. Le choix du chemin à emprunter appartient aux dirigeants actuels et futurs du football haïtien. Puissent-ils opter pour la voie qui honore et élève ce sport, si cher au cœur des Haïtiens ?
