
« On sera là pour kiffer et rendre fier le peuple », a confié Johny Placide à L’Équipe après le match décisif. À 37 ans, le gardien et capitaine des Grenadiers savoure l’un des plus grands moments de sa carrière et de l’histoire du football haïtien.
Le capitaine ne cache pas son émotion : « C’est une libération ! Nous savions que nous avions nos chances et nous avons travaillé dur pour y arriver ». Placide insiste sur la solidité et la cohésion de son groupe. « Ce n’est pas un hasard. On avait préparé chaque match, et chacun a donné le meilleur de lui-même. La qualification est méritée. »
Au-delà du terrain, Placide joue un rôle de mentor. Il reste en contact avec les jeunes joueurs, notamment les binationaux évoluant en Europe. « Je leur envoie des messages, je les encourage. Il est important que tout le monde comprenne que nous sommes unis et sérieux depuis longtemps. »
Cette qualification a été obtenue loin de la maison, à Curaçao, en raison de l’insécurité en Haïti. « On aurait aimé fêter ce moment chez nous, devant notre peuple. Mais nous avons trouvé l’énergie et la motivation malgré tout », confie-t-il.
La portée historique de cette réussite n’échappe pas au capitaine. La qualification a été obtenue le 18 novembre, date anniversaire de la bataille de Vertières, symbole de la liberté haïtienne. « On savait ce que ça représentait. Nous voulions que tout le pays partage cette joie et qu’on parle de nous dans le monde entier », explique-t-il.
Déjà tourné vers l’avenir, Placide voit la Coupe du monde 2026 comme une nouvelle occasion de rendre fier le peuple haïtien. « La diaspora sera là, nous soutiendra en masse. Nous serons là pour kiffer et rendre fier notre peuple ». Johny Placide incarne aujourd’hui l’espoir et la résilience d’une nation entière.



