
Le football haïtien vit une époque étrange, presque surréaliste. Une époque où la logique sportive semble avoir été remplacée par une foi aveugle dans l’immobilisme. Une époque où, même sans conclave, un nouveau pape a été intronisé à la tête de la sélection nationale masculine : Sébastien Migné. Oui, le “Saint-Père” du football haïtien, celui que personne n’a élu, mais que tout le monde subit.
Un pape sans miracle, mais bien installé
Les résultats de l’équipe nationale sous Migné sont tout sauf divins : un football sans âme, sans identité, sans progrès. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : performances en dents de scie, absence de cohésion, absence de projet. Et pourtant, malgré cette succession de contre-performances, le “Pape Migné” demeure solidement assis sur le trône de la sélection haïtienne.
Ses partisans , peu nombreux ,parlent de “reconstruction”, de “processus”, de “temps nécessaire”. Mais à force d’attendre des miracles, le peuple du football haïtien commence à perdre la foi. Le terrain, lui, ne ment jamais : le jeu est fade, les joueurs sont démotivés, et le public, désabusé, s’éloigne lentement de sa passion nationale.
Le cardinal Malou et la dérive féminine
Pendant ce temps, du côté de la sélection féminine, un autre représentant du “clergé footballistique” s’accroche à son siège : le cardinal Malou Quignette. Trois matchs, dix buts encaissés. Une série catastrophique qui en dit long sur la désorganisation interne et le manque de vision.
Les Grenadières, jadis symbole d’espoir et de fierté nationale, errent désormais sans direction. Ni motivation, ni plan de jeu, ni ambition visible. L’équipe semble orpheline d’un vrai leadership, condamnée à répéter les mêmes erreurs dans l’indifférence générale d’une fédération plus préoccupée par l’image que par le fond.
Une Fédération en décomposition
Le plus inquiétant, c’est le silence. Le Comité de Normalisation, censé remettre de l’ordre et de la transparence dans la gestion du football haïtien, reste impassible. Devant l’évidence des échecs, il ne bronche pas. Devant la colère du public, il se tait. Et devant la fuite des talents, il ferme les yeux.
La Fédération semble désormais détachée de la réalité du terrain. Les décisions se prennent sans vision technique, sans concertation, sans courage. On fait semblant d’être en “reconstruction”, mais en vérité, on gère le déclin avec un sourire de façade.
Les joueurs, eux, n’y croient plus
Les échos venus du vestiaire sont clairs : les joueurs n’adhèrent plus au discours du Pape Migné. Le lien de confiance s’est brisé. Beaucoup veulent tourner la page, mais le Vatican du football haïtien s’accroche à ses dogmes.

Quand la performance devient secondaire, quand la passion se transforme en résignation, quand les entraîneurs deviennent intouchables malgré les échecs répétés, alors il n’y a plus de projet — seulement une illusion.
Un football sans foi, sans espoir
Aujourd’hui, le football haïtien ressemble à une église abandonnée : les bancs sont vides, les fidèles ont fui, et le sermon n’a plus d’écho. On parle de “compétition”, mais on ne prépare rien. On parle de “développement”, mais on n’investit nulle part. On parle de “vision”, mais on avance les yeux bandés.
Tant que le Comité de Normalisation continuera à protéger les mêmes visages, tant que les entraîneurs resteront en place malgré les défaites, tant que les joueurs seront traités comme des pions interchangeables, le football haïtien restera une parodie de ce qu’il aurait pu être.
Le réveil ou la ruine
Le Pape Migné peut bien continuer à bénir les défaites et à promettre un paradis footballistique lointain, la réalité, elle, est implacable : Haïti est en train de perdre son football.
Et si personne, au sein du Comité de Normalisation, ne trouve le courage de sonner la cloche du changement, alors il faudra se préparer à l’enterrement du peu d’espoir qui reste.



