
Par James Bake
Quand la reconnaissance devient un geste de grandeur. Alors qu’elle vient tout juste de signer son premier contrat professionnel avec le FC Fleury en France, la jeune internationale haïtienne de 18 ans, Lourdjina Étienne a tenu à rendre un vibrant hommage à celui qui a marqué ses débuts dans le football : son ancien entraîneur Dénis Méus. Une déclaration sincère qui réaffirme que la reconnaissance n’a rien à voir avec la faiblesse, mais tout à voir avec l’honneur.
Dans un monde sportif souvent rythmé par l’égo, les performances et les transitions rapides, il est rare de voir un(e) athlète prendre un moment pour revenir en arrière, saluer le passé et surtout mettre en lumière ceux qui ont contribué à forger sa trajectoire. Pourtant, c’est exactement ce que fait Lourdjina Étienne, fraîchement transférée dans le Club Rouge et Noir, où elle rejoindra une autre Grenadière, Batcheba Louis. À travers une publication touchante sur Instagram, la jeune joueuse est revenue sur le rôle fondamental qu’a joué Dénis Méus dans sa formation et sa vie.
Une déclaration pleine de gratitude :
Dans un post sonbre mais profondément émouvant, Lourdjina a partagé ces mots :
“Yon papa, yon moun serye. Mwen ka di kote m rive jodi a, se mwatye gras a li. Se li ki fè mwen pa janm bay vag nan foutbòl. Pou sa m te konn ap sibi, se paske li te toujou di mwen sa m gen lakay la se yon bagay ki ra anpil, epi fòk mwen pa gaspiye sa.”
Ces mots en disent long sur le lien quasi paternel qui s’est tissé entre Dénis Méus et sa protégée depuis qu’elle n’a que 11 ans. Bien que la distance physique ait parfois séparé l’entraîneur et sa joueuse, le lien moral, lui, n’a jamais été rompu :
“Depi m gen 11 an, li avè m. Se vre nou te trè lwen youn ak lòt, men li te toujou an kontak avè m pou di m: ‘Lourdjina, sa w ap pran jodi a ap pi dous demen. Jis aksepte soufrans kounya.’”
Un encadrement constant, même dans les moments les plus sombres. Elle n’oublie pas non plus les efforts faits durant les périodes difficiles, notamment pendant la pandémie :
“M pap janm bliye tout sakrifis li te fè pou nou pandan Covid la. Mwen swete li toujou rete moun li ye a, yon bon coach. Men jan mwen ap reyisi a, mwen wè figi li ladann, paske tout sa li te fè pou nou, yo ap fè l pou yon lòt.”
Une phrase qui résume tout : en réussissant, Lourdjina voit le reflet de Dénis Méus. Et c’est là toute la beauté de la transmission dans le sport.
Dans cet hommage vibrant, Lourdjina Étienne ne montre pas simplement son attachement personnel, elle rappelle au monde que dans chaque réussite, il y a des bâtisseurs de l’ombre. Et reconnaître ces bâtisseurs, c’est faire preuve de noblesse, pas de faiblesse. Non, la reconnaissance n’est ni une lâcheté ni une faiblesse. C’est une preuve de maturité, de grandeur et de fidélité à son histoire. Merci à Lourdjina pour cette leçon d’humilité. Et respect à Dénis Méus, ce coach qui a su semer, sans jamais cesser d’y croire.



