
Ces derniers jours, le nom de Manley Clerveaux s’est invité au cœur de l’actualité sportive haïtienne. Le joueur a annoncé publiquement qu’il serait en passe d’obtenir son passeport chilien, ouvrant ainsi la porte à une possible sélection avec La Roja dans le futur. Une déclaration qui a fait grand bruit, mais qui soulève aussi de nombreuses interrogations.
Une annonce qui intrigue plus qu’elle ne rassure
À première vue, l’information peut sembler ambitieuse. Jouer pour le Chili, nation sud-américaine double championne de la Copa América et terre de légendes comme Alexis Sánchez ou Arturo Vidal, est un objectif prestigieux. Toutefois, en y regardant de plus près, le timing et le contexte interrogent.
Manley Clerveaux vient tout juste d’être rétrogradé en deuxième division chilienne, un recul sportif difficile à ignorer. À un moment où l’on attendrait une progression claire , montée en puissance, régularité en première division, statistiques solides , le joueur traverse plutôt une phase de stagnation, voire de régression.
Des statistiques loin d’un profil “explosif”
Sur le plan individuel, Clerveaux ne traverse pas non plus le moment le plus marquant de sa carrière. Ses performances restent modestes, sans chiffres marquants ni impact décisif qui pourraient justifier, sportivement, l’intérêt immédiat d’une sélection comme celle du Chili.
À son âge, et compte tenu de la concurrence féroce dans le football chilien, il est difficile de le considérer aujourd’hui comme un crack incontournable ou un talent que la fédération chilienne suivrait activement pour l’avenir.
Stratégie médiatique ou message à la Fédération haïtienne ?
Dès lors, une question s’impose : S’agit-il d’un véritable projet international ou d’une manœuvre de communication ?
Pour certains observateurs, cette annonce pourrait être interprétée comme un moyen de pression indirect sur les dirigeants haïtiens. Dans un contexte où la sélection nationale d’Haïti a parfois été critiquée pour sa gestion des binationaux, évoquer une autre nationalité sportive peut servir à attirer l’attention, relancer un dossier ou provoquer une réaction.
Ce ne serait pas la première fois qu’un joueur utilise la carte médiatique de la double nationalité pour réaffirmer son ambition ou son mécontentement.
Une option réelle mais hautement incertaine
Il faut toutefois rester prudent. Obtenir un passeport ne signifie pas automatiquement être sélectionnable, encore moins convoqué. Le Chili, engagé dans un renouvellement générationnel, privilégie aujourd’hui des profils très performants, évoluant à haut niveau et affichant une régularité confirmée.
À ce stade, la perspective de voir Manley Clerveaux porter le maillot chilien semble donc plus théorique que concrète.
Conclusion : entre rêve et réalité
L’annonce de Manley Clerveaux a le mérite de relancer le débat sur la gestion des talents haïtiens évoluant à l’étranger. Mais sportivement parlant, elle laisse planer un doute légitime.
S’agit-il d’un véritable tournant de carrière ou simplement d’un coup de projecteur bien calculé ? Seul l’avenir le dira. En attendant, une chose est sûre : pour convaincre, que ce soit le Chili ou Haïti, le terrain restera le seul juge crédible.



