
Par Jackenson Louis
Coupe du monde 2026 : 4 pauses fraîcheur par match. La nouvelle peut faire sourire. 15e, 30e, 60e, 75e minute : le football devient hydratation à heure fixe. Officiellement, c’est une réponse au défi climatique : le Mondial se tiendra en plein été aux États-Unis, au Canada et au Mexique — un été qui ne pardonne pas.
La chaleur ne sera plus un aléa, mais une donnée centrale du jeu.
Les températures annoncées à Dallas, Houston ou Guadalajara tutoient les 40°C, et la FIFA n’a d’autre choix que de repenser le rythme du jeu. Non pas en fonction du ballon ou du score, mais du soleil et du souffle des hommes. Le football, sport de contact, de sueur, de geste libre, devient un sport qui s’arrête pour ne pas tomber.
Des matchs dès 9 heures du matin.
Une autre révolution se dessine. Pour fuir les heures brûlantes de midi, la FIFA envisage de faire jouer à l’heure où les villes dorment encore, où les pelouses sont encore humides de rosée, où les supporters d’Europe n’ont pas fini leur nuit.
Mais n’est-ce pas là le reflet d’un monde qui se cherche ? Le football, miroir planétaire de nos contradictions, prend acte d’une vérité qui le dépasse : le climat commande désormais le spectacle.
Les puristes grinceront des dents : pauses régulières, matchs du matin, voire du « football allégé » ?
Mais n’est-ce pas là la suite logique d’une époque qui ne croit plus à l’infini ? L’homme ne court plus sans fin. Il s’hydrate. Il se protège. Il s’écoute. Et le football suit.
Ce Mondial 2026 s’annonce comme un tournant : le premier de l’ère du réchauffement pleinement assumé.
La FIFA ne fait plus que réguler le jeu. Elle régule le temps. Elle s’adapte à un monde qu’elle a contribué à façonner à coups de milliards, de climatisation et d’images globales.
À défaut de ralentir la planète, on ralentit les matchs.



