
Aujourd’hui, malgré l’amertume d’une probable élimination de la Gold Cup 2025, après une courte défaite 1-0 face à l’Arabie Saoudite et un nul frustrant contre Trinidad & Tobago suivis d’une défaite 2-1 face aux États-Unis, c’est la fierté qui domine. La fierté de voir nos Grenadiers se battre avec honneur, détermination et amour du maillot.C’est pour cela que nous disons haut et fort : MERCI, merci pour tout!
Merci pour avoir hissé le bicolore haïtien en première division de la Ligue des Nations de la CONCACAF. Dans un contexte aussi fragile, incertain et parfois même hostile, vous avez réussi là où beaucoup doutaient : faire briller Haïti par le talent pur, la volonté brute, et la foi inébranlable. Ce que vous avez accompli est plus qu’un résultat sportif : c’est un acte de résistance, un message d’espoir, un appel à l’unité.
Le mérite revient aux joueurs, pas au système.
Soyons clairs : ce n’est pas le fruit d’un système bien huilé ni d’une structure performante. Ce que nous avons vu, c’est le courage d’hommes qui se battent avec les moyens du bord, parfois même sans les moyens tout court. Ce sont des joueurs qui compensent les manques par le cœur, la rage de vaincre, et une fierté nationale immense.
Ce mérite, vous le portez seuls, chers Grenadiers. Et vous l’avez porté avec dignité.
À la Fédération et au Comité de Normalisation : L’heure est grave!
Il ne suffit plus de féliciter les joueurs après chaque exploit. Il faut agir, et vite.Clubs, dirigeants, responsables techniques, Comité de Normalisation : que chacun prenne ses responsabilités.
Nous avons trop longtemps assisté à des campagnes de fortune, à une gestion à courte vue, à des nominations sans vision, sans projet, sans continuité. Le talent est là, mais sans encadrement, sans structure, sans direction claire, il finira par s’éteindre ou fuir.
Il est temps de tourner la page des entraîneurs déconnectés. Avec tout le respect dû aux parcours professionnels, les entraîneurs étrangers en place ne semblent ni comprendre la culture haïtienne, ni savoir comment maximiser notre potentiel. Nous n’avons plus besoin d’essais ou d’expériences. Il nous faut des leaders techniques compétents, connectés au football haïtien, prêts à construire sur le long terme, pas seulement à « coacher » pour la vitrine.
Haïti ne veut plus participer. Elle veut gagner.L’époque du “bon c’est déjà bien d’être là” est révolue. Les Grenadiers ont prouvé que nous avons les moyens d’être compétitifs, de rêver plus grand. Nous voulons une équipe ambitieuse, encadrée par une fédération ambitieuse, nourrie par un championnat national ambitieux.
Cela passe par :
Un projet de développement sur 5, 10, 15 ans ; une politique de détection et de formation des jeunes dans tous les départements ; une vraie relance du football local avec des compétitions régulières ; des partenariats internationaux stratégiques pour le développement technique.
Bâtir un football à la hauteur de notre peuple
Notre jeunesse a soif de grandeur. Elle joue au football dans les rues, les champs, les bidonvilles, avec la même intensité qu’un match de Coupe du Monde. Ce feu, il faut le canaliser, le structurer, l’encadrer. Il ne s’agit pas seulement de sport. Il s’agit d’identité, d’élévation, de transformation sociale.
Merci Grenadiers. Vous avez tenu votre promesse.
Maintenant, c’est à nous, dirigeants, techniciens, supporters, journalistes, éducateurs, de bâtir un football haïtien digne de votre engagement.
Vous avez ouvert une porte. À nous de construire la maison.


