
Le 3 juin 2025, au Stade Saputo de Montréal, l’équipe féminine haïtienne affrontait le Canada dans le cadre du deuxième match amical d’une série de deux rencontres. La première s’était tenue quelques jours plus tôt, le 31 mai, à Winnipeg. Ces deux confrontations face à une nation bien établie du football féminin ont permis de mettre en lumière les lacunes structurelles et tactiques actuelles de la sélection haïtienne.
Sur l’ensemble des deux rencontres, Haïti a concédé 7 buts et n’en a inscrit que 2, marqués respectivement par Batcheba Louis et l’incontournable capitaine Melchie Daëlle Dumornay, véritable moteur de cette équipe. Toutefois, les résultats n’ont fait que refléter des problèmes profonds au sein de la sélection, tant sur le plan défensif que dans la gestion technique du groupe.
L’un des aspects les plus préoccupants a été la faiblesse flagrante du côté droit de la défense, par lequel tous les buts encaissés sont survenus. Ce déficit tactique n’a jamais été corrigé, ni entre les deux matchs ni en cours de rencontre. Il témoigne d’un manque d’ajustement de la part du staff technique, ce qui est inadmissible au haut niveau.
Le sélectionneur Malou Quignette, dont le manque d’expérience à ce niveau est manifesté, a adopté une approche trop conservatrice. Plutôt que de penser au développement global de l’équipe en offrant du temps de jeu à un plus grand nombre de joueuses, il a opté pour des changements minimalistes, maintenant plusieurs talents sur le banc tout au long des matchs. Une gestion qui interroge, notamment quand on considère qu’offrir des minutes à l’international est essentiel pour bâtir une équipe compétitive et résiliente.
Des joueuses comme Amandine Pierre-Louis, en grande difficulté, auraient dû être remplacées dès la première mi-temps, tandis que Chelsea Amanda Domond, qui aurait pu apporter de la percussion et de la fraîcheur, aurait dû débuter la rencontre. Ces décisions traduisent une certaine hésitation, voire une méconnaissance du rythme et des exigences du football féminin de haut niveau.
Peut-on confier les rênes d’une équipe menée par une joueuse de la trempe de Melchie Daëlle Dumornay à un technicien en plein apprentissage ? La question mérite d’être posée. L’équipe nationale féminine d’Haïti ne peut pas servir de terrain d’expérimentation. La Fédération Haïtienne de Football doit assumer ses responsabilités et mettre fin à l’amateurisme. L’heure est à la structuration, à la compétence et à la vision, si l’on veut permettre à cette génération prometteuse d’atteindre son plein potentiel.
Comité de Normalisation : il est temps de vous réveiller.



