
Par Occean C. Oranier
Le football a toujours été plus qu’un simple sport. Il est un langage universel, un vecteur d’unité entre les peuples, une passion qui transcende les frontières et les conflits. Pourtant, à l’ère moderne, il est devenu de plus en plus évident que la politique s’invite dans les stades, influençant des décisions qui, en théorie, ne devraient relever que du sport.
La FIFA et le Rôle du Football Comme Outil de Paix
La FIFA, en tant qu’instance dirigeante du football mondial, prône officiellement la neutralité et l’unité à travers le sport. L’idée est simple : le football doit être un moyen de rassembler les peuples, y compris ceux qui sont divisés par des conflits politiques ou militaires. C’est un espace où l’on célèbre la compétition saine, la fraternité et la culture du fair-play.
Des exemples historiques montrent que le football a été utilisé comme un outil diplomatique. On se souvient du « match de la paix » de 1914, où des soldats britanniques et allemands ont fait une trêve spontanée pour jouer au football pendant la Première Guerre mondiale. De même, la « diplomatie du ping-pong » entre les États-Unis et la Chine dans les années 1970 prouve que le sport peut être un moyen de dialogue entre nations rivales.
Le Cas Russie-Ukraine : Une Politique d’Exclusion Plutôt Que d’Unité
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, le monde du sport a réagi de manière tranchante. La FIFA et l’UEFA ont décidé d’exclure les équipes russes de toutes les compétitions internationales. Si cette décision a été saluée par certains comme une sanction nécessaire contre une agression militaire, elle pose aussi une question fondamentale : le football doit-il être un outil de punition politique ou un pont vers la paix ?
L’exclusion de la Russie des compétitions internationales a provoqué un précédent. Si l’on suit cette logique, alors chaque conflit géopolitique devrait entraîner des bannissements, ce qui finirait par diviser le sport en factions politiques. Pourtant, la FIFA n’a pas appliqué la même rigueur face à d’autres conflits dans le passé, comme ceux impliquant les États-Unis, l’Arabie saoudite ou Israël.
Le Football Doit Être Un Terrain de Dialogue, Pas de Représailles
L’essence du sport est d’offrir un espace neutre où les nations peuvent se confronter pacifiquement, même lorsqu’elles sont ennemies sur d’autres fronts. Bannir la Russie des compétitions ne change en rien la réalité géopolitique, mais prive les athlètes russes et les amateurs de football d’une opportunité de s’exprimer à travers leur passion.
Une alternative plus constructive aurait pu être d’organiser des matchs de paix entre joueurs russes et ukrainiens sous une bannière neutre, ou d’encourager le dialogue à travers des initiatives sportives, plutôt que de pratiquer l’exclusion.
Conclusion : Vers Une FIFA Véritablement Neutre et Unificatrice
Si la FIFA veut véritablement rester fidèle à ses valeurs, elle doit s’abstenir de céder aux pressions politiques et préserver le football comme un terrain de paix. Plutôt que d’exclure, elle devrait encourager le dialogue par le sport, même dans les situations de tensions extrêmes.
Loin d’être une simple distraction, le football a le pouvoir d’apaiser, d’éduquer et de réunir les peuples. L’histoire nous a montré que lorsqu’il est utilisé intelligemment, il peut devenir un instrument diplomatique puissant. Espérons que la FIFA et les autres instances sportives sauront préserver cette mission et ne pas se transformer en bras armé de décisions politiques.



