
Alors que les Grenadiers entrevoient une qualification directe historique pour la Coupe du Monde, une question brûlante s’impose : Haïti doit-elle encore attendre des joueurs nés en Europe et évoluant au plus haut niveau qui hésitent à défendre les couleurs du bicolore ? Une polémique qui secoue l’opinion sportive et expose les paradoxes d’un football en quête de loyauté.
Mardi pourrait être un tournant. Une qualification directe est encore possible, et le pays retient son souffle. Mais dans cette période charnière, une blessure profonde refait surface : celle des enfants de la diaspora européenne ces joueurs formés dans des structures élites, qui évoluent au très haut niveau mais qui, souvent, tergiversent lorsqu’il s’agit de répondre à l’appel d’Haïti.
Certains affirment publiquement qu’ils rêvent d’un Mondial, qu’ils ont « deux options ». D’autres parlent de « suite logique » dans leur carrière, sous-entendant que leur terre de naissance passerait avant leur pays d’origine . Alors, une question choque et dérange :
Haïti doit-elle vraiment continuer à patienter ? À tendre la main à ceux qui, dans les moments sombres, n’étaient pas là ?
L’histoire récente des éliminatoires ressemble à une tragédie sportive. Haïti avait besoin d’eux : des talents confirmés, rodés aux championnats européens. Des profils capables de changer un match, d’apporter stabilité, expérience et caractère.
Mais lorsque le pays sombrait dans l’incertitude, beaucoup n’ont pas répondu. Certains ont ignoré les messages, d’autres ont décliné, d’autres encore ont laissé planer le doute comme si porter le bicolore était un fardeau.
Pire : plusieurs ont choisi des médias pour expliquer qu’ils visaient « la Coupe du Monde »tout en laissant entendre que Haïti n’était qu’un second choix, un plan B sentimental, une alternative calculée.
Selon certains observateurs de La presse Sportive , les fans haïtiens sur les réseaux, ne s’en cachaient plus :
« Ils veulent voir s’ils peuvent jouer pour le pays où ils sont nés, c’est plus logique pour eux. »
Mais logique pour qui ?
Pour eux, peut-être.
Mais pour Haïti, c’est une humiliation silencieuse, répétée, presque institutionnalisée.
Et la question devient encore plus douloureuse :
Pourquoi continuer à quémander leur présence ?
Surtout quand des joueurs binationaux déjà engagés, et déjà impliqués donnent tout, sans calculer, sans hésiter.
Néanmoins, soyons honnêtes : si le Comité de Normalisation n’a jamais fait les contacts nécessaires, si ces jeunes n’ont jamais reçu un appel officiel, alors oui, ils méritent d’être pardonnés. Car on ne peut demander à quelqu’un de répondre à une invitation qui n’a jamais été faite.
Mais lorsque l’on considère les sorties médiatiques de certains ambiguës, l’excuse devient difficile à accepter.
Comment justifier que l’on rêve du Mondial, mais que l’on refuse la première nation qui nous a donné un nom, un sang, une histoire ?
À l’aube d’une éventuelle qualification directe, Haïti doit se poser la question avec courage :
veut-elle encore tendre la main à des fils qui hésitent, qui calculent, qui doutent de leur propre identité sportive ?
Ils sont tous pardonnables, oui, mais à une seule condition :
que le Comité de Normalisation n’ait jamais établi de contacts sérieux avec eux.
Parce que si ces joueurs ont bel et bien été sollicités, et qu’en retour ils ont offert silence, ou encore des déclarations ambigüe
alors leurs attitudes laissent profondément à désirer.
Et Haïti ne peut pas fonder son avenir sur ceux qui ne veulent pas marcher à ses côtés dans les ténèbres, mais qui n’apparaissent qu’au soleil.



