Par Mytshouka Jean-philippe
Le championnat national de première division est sur le point de reprendre, ramenant avec lui la nostalgie des exploits passés et l’attente des grandes soirées de football dans des enceintes mythiques.
Au fil des décennies, la D1 haïtienne a vu défiler de véritables monuments du ballon rond : Golman Pierre, Jean-Rebert Ménélas, Bruny Pierre Richard, Vaniel Sirin, Monuma Constant Junior, Jacques Mary Saint-Fleur…
Mais paradoxalement, certains des plus brillants talents de l’histoire du football haïtien n’ont jamais soulevé le trophée du championnat national.
À l’image d’un Harry Kane sans Premier League ou d’un Antoine Griezmann sans Liga, ces joueurs ont marqué l’histoire sans jamais goûter à la consécration suprême.
Voici le top 8 de ces géants sans couronne.
- Maxime Auguste – Le roi du Nord sans sceptre
Icône des années 1980, Maxime Auguste demeure une légende incontestée du football haïtien. Véritable terreur des défenses adverses, il fit les beaux jours de l’ASC sans jamais parvenir à décrocher le titre. Légende nationale, Maxime est cité aux côtés de Frantzdy Pierrot, Frito Léandre ou Claude Barthélemy “Coca” parmi les plus grands attaquants issus du Nord. Un héros célébré, mais dont le palmarès national reste orphelin.
- Roobens Philogène “Paloulou” – Le Totti du Nord-Est.
Symbole de fidélité et d’attachement à sa ville, Roobens Philogène n’a jamais quitté le Ouanaminthe FC. Comme Francesco Totti à la Roma, Paloulou a préféré la loyauté au palmarès. Adoré du public et respecté de tous les amateurs du championnat, il demeure une figure emblématique du club frontalier, malgré l’absence d’un titre collectif.
- Isaac Chauvet “Le Roi Pharaon” – Un génie dans la mauvaise ère.
Dans les années 1990, il était le cauchemar des défenses : buteur, charismatique et adulé.
Isaac Chauvet, idole du Don Bosco FC de Pétion-Ville, n’a pourtant jamais mené les “Méchants Méchants” vers le titre national.
Une anomalie pour un joueur de cette trempe, dont les exploits ont marqué une génération entière.
- Jean-Bernard Fleurial – L’âme du Valencia FC
Disparu récemment, Jean-Bernard Fleurial restera à jamais gravé dans le cœur des Léogânais. Héros du Valencia FC, il a incarné les plus belles années du club sans jamais goûter à la gloire nationale. Son nom demeure synonyme de fierté et de loyauté — celui d’un homme qui a tout donné pour son équipe.
- Jeff Louis – Le génie d’ailleurs impuissant à domicile
Talent pur, trajectoire météorique.
Jeff Louis, passé par Nancy et Caen, a illuminé les terrains européens, mais n’a jamais remporté le championnat national avec son club formateur, l’AS Mirebalais.
Les “Belligérants du Bas-Plateau” peuvent toutefois s’enorgueillir d’avoir produit l’un des milieux les plus talentueux de l’histoire du pays.
- Wilde Donald Guerrier – De Port-à-Piment à la Ligue des champions
S’il y a un joueur haïtien qui a touché les étoiles, c’est bien Wilde Donald Guerrier.
De ses débuts à l’America des Cayes et au Violette AC à ses exploits européens en Ligue des champions, “Donald” a tout connu sauf… le titre national.
Ironie du sort : l’America a remporté son unique sacre l’année suivant son départ pour la Pologne.
- Jean-Jacques Pierre
Premier joueur formé en Haïti à signer un contrat professionnel en Europe au XXIᵉ siècle, Jean-Jacques Pierre a ouvert la voie.
Mais avant le FC Nantes, il portait les couleurs du Cavaly AS, le “Cheval Rouge” de Léogâne.
Le club a été sacré champion en 2007 — alors que Pierre brillait déjà en France.
Un rendez-vous manqué avec l’histoire nationale.
- Alex Christian Junior – Le talent moderne sans titre
Latéral élégant et discipliné, Alex Christian Junior « natif de Carrefour »a accumulé les honneurs à l’étranger, notamment en Europe de l’Est.
Mais durant son passage en Haïti, il n’a jamais eu la chance de soulever le trophée du championnat.
Un paradoxe pour ce joueur dont le palmarès est pourtant riche en médailles et distinctions.
Et vous, qui ajouteriez-vous à cette liste ?
D’autres figures récentes pourraient aussi prétendre à rejoindre ce panthéon des “grands sans couronne”. Mais tous partagent un point commun : avoir fait briller le football haïtien sans jamais en être les rois officiels.
