
Plusieurs mouvements de protestation ont éclaté depuis que la FIFA a décidé de confier le sort du football haïtien à un comité de normalisation. Une question brûlait alors toutes les lèvres : qui orchestre ces soulèvements ? La réponse s’est révélée lors de la fête de l’Aigle Noir, où l’ex-président de la Fédération Haïtienne de Football, Yves Jean-Bart, alias “Dadou”, a fait une réapparition publique, confortablement entouré de protestataires nostalgiques de l’ancien régime.
Ironiquement, ces manifestations, supposément spontanées, ont été alimentées par des figures comme feu Dickson Oreste. Ce mariage entre anciennes gloires déchues et réseaux criminels confirme que le football haïtien n’est pas seulement un terrain de jeu, mais aussi un champ de bataille où chacun protège ses intérêts.
Depuis plus de vingt ans, le football haïtien est la victime consentante d’une poignée de « dirigeants » obsédés par le pouvoir, laissant derrière eux un champ de ruines digne des meilleurs tragédies : des dirigeants sans vision, des joueurs jetés comme des chaussettes trouées, des compétitions locales en état de mort clinique. Et les journalistes sportifs dans tout ça ? Ceux qui ont osé dénoncer les dérives ont fui, contraints à l’exil, tandis que d’autres, jadis fervents supporters du système, savourent désormais le rêve américain… en vendant des heures et des shifts au lieu de reportages. Ironique, non ?
Et la jeunesse ? Ah, cette génération sacrifiée, héritière d’un système gangrené qui a assassiné l’espoir à petit feu. Obligés de fuir pour tenter leur chance ailleurs, ces jeunes n’ont d’autre choix que de rêver à un avenir que leur propre pays leur a volé. Tout ça, pendant que ceux qui ont participé à la grande mascarade se lavent les mains, exilés dans leur confort étranger, comme si leur complicité n’avait jamais existé. Voilà le véritable chef-d’œuvre d’un football haïtien pris en otage : une machine à broyer les rêves, où même les illusionnistes finissent par jouer les seconds rôles sur une scène qu’ils ont contribué à détruire.
Sans gêne, ces mouvements de protestation, marqués par une violence ouverte et un machisme effronté, ont ciblé Monique André, une femme qui devrait être soutenue dans son combat pour redresser un football haïtien laissé en lambeaux. Mais les masques tombent : ces gesticulations bruyantes ne sont qu’une manœuvre désespérée de dirigeants déchus, déterminés à reprendre un pouvoir qu’ils ont eux-mêmes saccagé, laissant derrière eux un bilan calamiteux et une génération sacrifiée.
Face à ce spectacle, une chose est claire : le comité de normalisation doit redoubler d’efforts pour réformer le système. Il doit se montrer à la hauteur des attentes et, surtout, ne pas céder à la pression de ceux qui cherchent à redorer un blason terni par des années d’échec. Les programmes de développement de la FIFA offrent une chance inespérée à Haïti, un pays aux ressources limitées, de restructurer son football et de préparer une relève solide.
Mais ce processus exige une vigilance constante. Les acteurs du milieu doivent refuser d’être manipulés par ceux qui, hier encore, ont échoué et se sont éclipsés par la petite porte. Si le football haïtien veut renaître, il devra se libérer de l’étreinte d’un passé corrompu et regarder vers un avenir où l’intérêt collectif prime enfin sur les ambitions personnelles.



