
Après une pluie torrentielle de critiques – une véritable mousson politique – s’abattant sur l’État haïtien et, en particulier, sur le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC), éternellement englué dans des scandales de corruption, il semblerait que le gouvernement ait eu une révélation soudaine : le sport haïtien existe !
Ainsi, dans un élan de clairvoyance inespéré, la ministre Niola Octavius Devalis Sarah Lynn a daigné rencontrer, ce jeudi 3 février 2024, les dirigeants de la Fédération Haïtienne de Football. Objet de cette rencontre ? Un possible soutien financier – une expression qui, dans le jargon politique haïtien, signifie généralement “beaucoup de promesses et peu d’actions concrètes”. L’élément déclencheur de cette soudaine mobilisation ? L’exploit de nos petits Grenadiers en vue de la Coupe du monde Qatar 2025.
Mais ne nous méprenons pas ! Bien que cet élan d’intérêt puisse sembler admirable, il est accueilli avec un scepticisme généralisé, tant le MJSAC a habitué les amateurs de sport à une longue série de rendez-vous manqués, d’annonces vides et d’engagements jamais tenus. Pourtant, malgré ce climat de méfiance bien mérité, quelques optimistes invétérés espèrent encore que cette initiative, aussi fragile soit-elle, puisse ouvrir la voie à un accompagnement réel et structuré des autres institutions sportives du pays.
Reste à savoir si cette initiative est une simple opération de communication pour apaiser les critiques, ou si, pour une fois, elle accouchera de quelque chose de tangible. En attendant, le sport haïtien continue de survivre grâce à la résilience de ses acteurs, pendant que les fonds censés le soutenir prennent souvent des directions… plus obscures.



