Analyse

Mondial 2026 : l’Écosse, un adversaire historique mais non insurmontable pour Haïti

Par Mytshouka Jean-philippe

 

La sélection écossaise sera l’un des adversaires d’Haïti lors de la Coupe du monde 2026. Un nom qui évoque avant tout l’histoire fondatrice du football mondial, bien plus que de grandes conquêtes sportives. Face aux Grenadiers, l’Écosse se présentera comme un obstacle sérieux, mais loin d’être insurmontable.

 

Une sélection au poids historique immense

L’Écosse fait partie des doyennes du football international. Avec l’Angleterre, elle a disputé le tout premier match international officiel de l’histoire, en 1872. Cette ancienneté lui confère une aura particulière, même si son palmarès reste étonnamment modeste au regard de son statut européen.

Souvent qualifiée de sélection nationale moyenne, l’Écosse a pourtant connu une longue période de régularité, se qualifiant fréquemment pour les grandes compétitions entre le début des années 1970 et la fin des années 1990, notamment pour la Coupe du monde.

Une malédiction mondiale persistante

L’histoire de l’Écosse en Coupe du monde est marquée par une constante cruelle : l’élimination systématique dès le premier tour.
La participation de 2026 sera la neuvième de son histoire après 1954, 1958, 1974, 1978, 1982, 1986, 1990 et 1998… toutes conclues par une sortie en phase de groupes.

Le paradoxe est frappant : lors de certaines éditions, notamment en 1974, l’Écosse a quitté la compétition invaincue, mais éliminée à la différence de buts. Un manque de réussite devenu presque identitaire.

Une place modeste sur l’échiquier européen

Contrairement aux Grenadiers, qui ont dominé leur zone dans les années 1970, l’Écosse n’a jamais pesé durablement sur la scène européenne. Ses quatre participations à la Coupe d’Europe des nations se sont toutes soldées par des éliminations dès le premier tour.

Son seul trophée officiel reste un titre amical : la Coupe Kirin, remportée en 2006 au Japon — un tournoi que Haïti a également remporté en 2017, clin d’œil symbolique entre les deux nations.

Steve Clarke, l’homme du renouveau

À la tête de la sélection, Steve Clarke incarne la stabilité et la rigueur britannique. Ancien adjoint à Chelsea, West Ham et Liverpool, puis entraîneur principal à West Bromwich et Kilmarnock, il a été nommé sélectionneur de l’Écosse en mai 2019 après une remarquable saison en club.

Le 18 novembre 2025, Clarke a mis fin à une longue traversée du désert en qualifiant l’Écosse pour une Coupe du monde pour la première fois depuis 1998. Un succès majeur qui lui vaut une forte légitimité au sein du vestiaire.

Un effectif solide, mais sans démesure

Grâce à son ancrage au Royaume-Uni, l’Écosse s’appuie sur plusieurs joueurs évoluant en Premier League et en Championship, gages d’intensité et de discipline tactique. Elle compte également des cadres évoluant dans d’autres championnats majeurs.

Parmi eux, Scott McTominay s’est illustré de manière exceptionnelle : après une saison aboutie avec Naples, conclue par un Scudetto, il a été élu meilleur joueur de Serie A, devenant l’un des leaders techniques et mentaux de cette équipe écossaise.

Un adversaire respectable… mais maîtrisable

L’Écosse abordera ce Mondial avec ambition, portée par son histoire et son récent renouveau. Toutefois, son absence de références majeures dans les grandes compétitions, son plafond historique et ses difficultés récurrentes en phase de groupes en font une sélection à la portée d’Haïti, à condition d’un match sérieux, discipliné et audacieux.

Pour les Grenadiers, ce duel représentera un test de maturité, face à une équipe plus expérimentée sur le papier, mais dont l’histoire démontre qu’elle n’est pas faite pour écraser ses adversaires.

Un obstacle réel, mais un bon obstacle à maîtriser pour espérer écrire une nouvelle page de l’histoire haïtienne en Coupe du monde 2026.

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