Par Jackenson Louis
Il aurait pu s’arrêter là, sur une note feutrée, dans les tribunes frémissantes de Rosario, sous le maillot rouge et noir des Newell’s Old Boys. Mais Keylor Navas, l’homme des nuits blanches européennes, a encore du feu sacré dans les gants. Le gardien vétéran rejoint Pumas.
À 38 ans passés, le gardien légendaire du Costa Rica s’engage avec les Pumas UNAM, l’un des bastions du football mexicain. Une signature inattendue, presque romanesque, conclue contre un chèque de 1,7 million d’euros – bien modeste au regard de l’ampleur du personnage.
De San José à Madrid, de Paris à Buenos Aires, Navas a traversé les continents comme d’autres traversent les saisons, sans jamais perdre son cap : défendre sa cage avec une ferveur quasi mystique. Triple vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid (2016, 2017, 2018), il a longtemps été sous-estimé, avant de devenir un symbole de rigueur et de foi inébranlable.
Son passage au PSG a confirmé l’étendue de son talent, dans l’ombre dorée de Neymar et Mbappé, mais toujours décisif, toujours irréprochable.
À Pumas, il ne vient pas pour s’effacer, mais pour transmettre, encore sauver l’essentiel, peut-être écrire l’épilogue d’une carrière immense. Ce nouveau chapitre sera-t-il le dernier ? Navas, lui, ne parle pas de retraite. Il parle de passion. Et tant que ses mains répondront à l’appel du cuir, il restera debout, gardien de sa propre légende.
Jackenson Louis
