
Le parcours d’Haïti vers la Coupe du Monde 2026 restera comme l’un des plus improbables et admirables de l’histoire du football. Privée de matchs à domicile depuis plus de trois ans, en plein cœur d’une crise sécuritaire sans précédent, la sélection nationale a réussi l’impensable : se qualifier pour le Mondial pour la deuxième fois seulement de son histoire, cinquante ans après 1974.
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, le pays vit au rythme de la violence armée. La capitale, Port-au-Prince, est aujourd’hui contrôlée à près de 75 % par les gangs, rendant toute activité sportive officiellement impossible. En mars 2024, le stade national Sylvio Cator lui-même est tombé entre les mains des groupes armés, symbole de la fragilité du pays et de l’effondrement de ses infrastructures sportives.
Résultat : Haïti n’a plus disputé un seul match à domicile depuis juillet 2021, un fait inédit dans son histoire. Toutes les rencontres qualificatives ont été organisées à l’étranger, loin du public, loin des chants, loin de l’énergie du « douzième homme » qui a si souvent porté les Grenadiers.
Et pourtant, malgré les exils forcés, malgré l’instabilité politique, malgré l’impossibilité même de poser un pied sur sa propre pelouse, cette sélection a tenu bon. Elle a joué pour un pays qui souffre, pour un peuple qui espère, pour une fierté nationale que rien ne peut éteindre.
Contre toute attente, Haïti est parvenue à décrocher sa place pour la Coupe du Monde 2026.
Un exploit retentissant. Un message immense. Haïti rappelle au monde que même dans l’adversité la plus totale, la détermination peut déplacer des montagnes, et le football peut encore offrir des instants de lumière aux nations qui traversent l’ombre.



