Par James Bake
Alors que les sélections de la CONCACAF se professionnalisent et attirent leurs meilleurs talents pour les échéances à venir, la sélection haïtienne semble, quant à elle, se focaliser dans une logique de choix incompréhensible et parfois inquiétante. Cette pratique permet-elle de rivaliser avec les cadors de la région?
La récente pré-liste dévoilée par Sébastien Migné pour les prochaines échéances internationales n’a pas manqué de susciter de vives réactions. Et pour cause : au lieu d’inspirer confiance, elle alimente encore davantage les doutes sur la vision réelle du sélectionneur et sur l’ambition de la Fédération Haïtienne de Football (FHF). À l’heure où Haïti devrait montrer les muscles pour la Gold Cup 2025 et les éliminatoires du Mondial 2026, on se retrouve face à une sélection aux choix discutables, dominée par des joueurs sans rythme, sans club, ou évoluant dans les divisions les plus obscures du football mondial.
Comment expliquer la présence de joueurs comme Stéphane Lambèse, sans club et sans compétition dans les jambes ? Comment justifier le retour de Steeven Séance, évoluant en quatrième division française ? Et que dire de Mikaël Cantave, qui n’a toujours pas disputé une seule minute dans un championnat canadien que plusieurs spécialistes qualifient déjà de « compétition de second rang» ?
Ce sont là des signaux alarmants qui traduisent soit une absence de stratégie, soit une complicité dans une logique de complaisance. Pendant ce temps, Jean Ricner Bellegarde, actif en Premier League anglaise, n’est pas là, Guboglo Alexandre, qui enchaîne les prestations en MLS, n’est même pas considéré pour ne citer que ces deux là. Et pourquoi ?
Pire encore, on se demande si Migné n’est pas lui-même otage de certains cadres influents dans la sélection nationale qui depuis longtemps qui, continuent de peser sur les choix de sélection? S’agit-il tout simplement de la continuité d’un système fédéral dépassé, incapable de construire des passerelles solides vers les joueurs évoluant au haut niveau international ?
Dans tous les cas, le constat est clair : Haïti semble naviguer à vue, sans direction, sans exigence, et sans ambition claire.
Dans un moment où le pays sombre dans la violence des bandes armées et de l’insécurité, le football haïtien mérite mieux. La nation ne peut pas se permettre d’aborder les rendez-vous importants de la Gold Cup 2025 et des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 avec une sélection constituée de joueurs moyens, inactifs ou évoluant dans des championnats mineurs.
Quand les autres nations cherchent à élever leur niveau, nous choisissons délibérément le nivellement par le bas. Il est grand temps que Migné et le Comité de Normalisation jettent les bases d’une sélection avec des places chères.
