
Duckens Nazon, l’architecte d’une qualification forgée à San José
Dans toute campagne qualificative réussie, il existe un match fondateur. Une rencontre qui change la trajectoire, qui transforme le doute en certitude et révèle un leader. Pour la sélection haïtienne de football, ce match porte une date et un lieu précis : le 9 septembre, au Stade Nacional de San José. Ce soir-là, face au Costa Rica, Duckens Nazon a posé les bases de la qualification des Grenadiers pour la Coupe du monde.
Entré en cours de jeu dans un contexte délicat, l’attaquant haïtien n’a eu besoin que de quelques minutes pour bouleverser le scénario. Là où Haïti peinait à exister offensivement, Nazon a apporté présence, tranchant et conviction. Résultat : trois buts inscrits face à Keylor Navas, l’un des gardiens les plus respectés du football mondial. Un exploit individuel rarissime, mais surtout un acte fondateur pour l’équipe nationale.
Ce triplé n’a pas seulement permis d’arracher un match nul spectaculaire (3-3). Il a redéfini le statut de la sélection haïtienne dans cette campagne. À partir de cette nuit de San José, les Grenadiers ont cessé d’être de simples outsiders pour devenir de véritables prétendants à la qualification. Et au cœur de cette métamorphose, il y avait Duckens Nazon.
Architecte de cette campagne fructueuse, Nazon a incarné la constance, la responsabilité et le sens du moment décisif. Mais tout a réellement commencé là, au Costa Rica, dans ce match devenu référence. Chaque but, chaque appel, chaque duel gagné ce soir-là a construit la confiance collective qui a porté Haïti jusqu’au bout du parcours.
Ce coup du chapeau, réalisé en sortie de banc, a élevé Nazon au rang de Grenadier éternel. Non seulement pour sa zone, dont il est devenu l’un des symboles majeurs, mais aussi pour l’histoire du pays. Il a prouvé qu’un joueur peut, par une seule performance, infléchir le destin d’une sélection entière.
La qualification d’Haïti pour la Coupe du monde ne s’explique pas par un seul match, ni par un seul homme. Mais elle a trouvé son socle à San José, et son architecte en Duckens Nazon. Le 9 septembre n’a pas simplement offert un résultat. Il a donné naissance à une certitude : Haïti avait trouvé son leader.
Et lorsque l’histoire du football haïtien sera racontée, ce soir-là, au Stade Nacional, restera comme le moment où Duckens Nazon a bâti, pierre après pierre, le chemin vers la qualification.



