
Par James Bake
Malgré une génération dorée et des talents de haut niveau, le sélectionneur Sébastien Migné continue d’aligner des choix tactiques indigents et incompréhensibles. Ses décisions plombent les ambitions haïtiennes face aux adversaires sérieux, et le match contre le Honduras n’est que le dernier épisode d’une longue série de fiascos.
Quand on confie une Ferrari à un chauffeur de moto-taxi, il ne faut pas espérer des trajectoires de Formule 1. Sébastien Migné, déjà décrié pour ses performances dans la Gold Cup 2025 face à l’Arabie Saoudite et les États Unis , vient encore de fournir la preuve de ses limites techniques et tactiques. Face au Honduras, une équipe intense, directe et rapide, il s’est encore noyé dans ses propres choix. Et pourtant, il dispose d’un effectif composé de joueurs qui évoluent au plus haut niveau que les Honduriens. Mais que vaut un effectif de luxe si le pilote n’a ni vision, ni cap, ni courage ?
Le cas du Honduras est criant : un adversaire sans complexe, un plan de jeu clair, et en face une sélection haïtienne bridée par un coach incapable de s’adapter. Migné ne lit pas le jeu, ne corrige pas en cours de route, et ne mesure pas les forces à sa disposition. Ses décisions donnent l’impression d’un entraîneur qui coche des noms au hasard plutôt qu’un sélectionneur qui bâtit une stratégie.
Comment justifier l’absence de Wilguens Paugain, pourtant taulier dans une première division européenne ? Comment expliquer que Fafa Picault, joueur expérimenté et explosif, ne soit même pas convoqué ? Ce sont des choix qui flirtent avec l’absurde.
Plus incompréhensible encore : Hannes Delcroix, défenseur de Premier League, débute sur le banc pendant que Derrick Etienne Jr, invisible et fantomatique, est titularisé comme demi-droit. Et que dire de Garven Metusala lancé dans le couloir, alors que Jean Kevin Duverne est nettement plus apte à jouer latéral droit en l’absence d’Arcus suspendu ?
Ce n’est plus de la maladresse, c’est de l’auto-sabotage. À ce niveau, ce n’est pas un oubli : c’est une faillite footballistique. Le onze de départ ressemble à un puzzle mal assemblé, sans cohérence, ni hiérarchie, ni ambition.
Migné s’entête, refuse l’évidence, et persiste dans des choix qui freinent une équipe pourtant capable de rivaliser avec les meilleures nations de la région. Face aux gros morceaux, l’équipe stagne, recule ou s’effondre. Rien de surprenant quand le commandement est aussi nul et lamentable .
Haïti n’a pas besoin d’un figurant déguisé en sélectionneur. Avec l’effectif disponible, l’excuse du manque de talent ne tient plus. Ce qui plombe l’équipe aujourd’hui, ce ne sont pas les joueurs, c’est le pilote : un technicien limité, frileux et dépassé par les exigences du très haut niveau. Migné n’arrive pas à transformer le potentiel en résultats, encore moins à lire une rencontre déterminante.
Tant qu’il restera à la tête de la sélection, la Ferrari continuera de caler sur l’autoroute. Et les supporters, eux, continueront d’assister à des rendez-vous manqués que de meilleurs choix auraient pu transformer en victoires éclatantes. La route menant à la coupe du monde 2026 semble bien loin pour Haïti à présent.



