
Par James Bake
La mascarade continue à la Fédération Haïtienne de Football (FHF). Une fois encore, le tout-puissant Carlo Marcelin s’impose comme l’homme qui tient les rênes du football national. La dernière liste de Sébastien Migné, publiée ce mercredi 27 août 2025, ne fait que confirmer ce constat : la méritocratie a cédé la place aux arrangements et aux pressions de coulisse.
Pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 face au Honduras et au Costa Rica, l’entraîneur français a convoqué 23 Grenadiers. Si certains noms — comme Jean-Ricner Bellegarde ou Yassin Fortuné font l’unanimité, d’autres choix suscitent une profonde incompréhension, comme Jerry Desdunes et Théo Michel.
Le cas de Jerry Desdunes illustre cette dérive. Méconnu du grand public depuis ses années en sélection de jeunes, l’attaquant évolue aujourd’hui en troisième division américaine (USL1) avec l’AV Alta FC. Sa convocation inattendue et difficilement justifiable, soulève une question : pourquoi lui, et pas un autre ?
Le dossier Jhonson Jeudy : un scandale en silence. L’exclusion de Jhonson Jeudy choque davantage encore. Le milieu de terrain de Mount Pleasant FA (D1 Jamaïcaine) sort d’une saison pleine : vice-champion national, participant à la Caribbean Cup, régulièrement présent dans les prélistes précédentes. Pourtant, il disparaît de la convocation finale.
Ce n’est ni un oubli, ni une erreur. C’est le résultat d’un système où les performances sportives n’ont plus aucune valeur. Des sources proches du staff confirment que Sébastien Migné ne décide plus seul. Relégué au rôle de simple exécutant, il subirait des choix imposés depuis les hautes sphères de la FHF.
Carlo Marcelin, l’homme à tout faire. Impossible de taire ce nom : Carlo Marcelin. Depuis des années, de secrétaire général à Directeur Technique de la fédération, il est accusé de manipuler les décisions techniques. Aujourd’hui encore, il est soupçonné d’avoir imposé certains joueurs, dont Desdunes, pour des raisons obscures : lobbying, favoritisme ou intérêts personnels.
Ce n’est plus de l’ingérence, c’est une prise en otage, c’est un système vicieux. Un système à bout de souffle.
Là où d’autres nations bâtissent leurs sélections sur la performance et le mérite, Haïti persiste dans la voie des magouilles et des compromis douteux. Au lieu de préparer sérieusement l’avenir des Grenadiers, la direction technique nationale se compromet dans des choix de coulisse.
Le peuple haïtien mérite mieux. Nos joueurs, qui brillent chaque semaine dans des championnats exigeants, méritent mieux. Et surtout, notre sélection mérite des décisions justes et transparentes, à la hauteur de ses ambitions continentales.
Jusqu’à quand ? Tant que les choix sportifs seront dictés par des administrateurs corrompus plutôt que par des techniciens compétents, le football haïtien restera prisonnier de ses propres démons. Il est temps de briser le silence, d’exiger la transparence et de réclamer une FHF au service du sport, et non des intérêts personnels.



