
« Dan pouri gen fòs sou bannann mi ». Ce proverbe haïtien résume parfaitement l’état actuel de la sélection nationale. Depuis son arrivée à la tête des Grenadiers, Sébastien Migné n’a cessé de vanter une équipe “prolifique”, capable de marquer des buts. Mais ces buts n’ont fleuri que face à des adversaires de seconde zone, dans des contextes sans enjeu Car dès que le niveau s’élève, Haïti s’effondre. Après la déroute 5-1 contre Curaçao, voilà maintenant une défaite 1-0 contre une équipe saoudienne, pourtant largement prenable.
L’illusion d’un football performant
Il est facile d’impressionner contre des adversaires faibles. Mais dans les matchs qui comptent, les vrais visages se révèlent. Sébastien Migné, lui, continue de croire que ses chiffres offensifs sont la preuve d’un progrès. La réalité est toute autre : Haïti n’a aucun style identifiable, aucune constance, aucune maîtrise. L’équipe attaque par instinct, défend par panique, et joue sans âme.
Une sélection désorganisée, désarticulée
Hier dimanche, contre une sélection d’Arabie Saoudite remaniée et loin de son meilleur niveau, Haïti n’a jamais semblé en mesure de dominer le jeu. Le onze de départ était un patchwork d’individualités sans plan collectif. Les joueurs semblaient découvrir leur poste, leurs coéquipiers, et même la discipline de base du football moderne.
Le 11 de départ :
Johnny Placide (C)
Carlens Arcus
Jean-Kévin Duverne
Ricardo Adé
Martin Expérience
Leverton Pierre
Danley Jean-Jacques
Christopher Attys
Louicius Deedson
Frantzdy Pierrot
Duckens Nazon
Une équipe sur le papier expérimentée… mais sans organisation.
Des choix de coaching incohérents
Comment justifier que Ruben Providence, sans doute le joueur le plus talentueux et imprévisible du groupe, soit laissé sur le banc pendant que Duckens Nazon, visiblement à bout de souffle, traîne sa carcasse pendant 70 minutes ? Comment expliquer ces remplacements tardifs, cette incapacité à adapter le plan de jeu à l’évolution du match ?
Nazon n’est plus décisif, plus vif, plus juste. Il a rendu de grands services à Haïti, mais l’obstination de Migné à le maintenir comme leader d’attaque devient un frein au progrès.
Un entraîneur guidé… ou dominé ?
Le plus inquiétant dans tout cela, c’est le sentiment que Migné ne dirige pas vraiment l’équipe. Certains choix ressemblent davantage à des compromis ou affectifs qu’à des décisions sportives. Qui commande vraiment ? L’entraîneur ou certains “cadres” installés dans le confort depuis trop longtemps ?
Un comité de normalisation qui perpétue l’échec
Le Comité de Normalisation de la FHF continue de livrer les clés du football haïtien à des techniciens sans projet réel. Cette obsession de l’entraîneur étranger, cette « blancomanie » nuisible, continue de miner l’évolution de notre football. On préfère des CV européens à des compétences concrètes. Résultat : Haïti recule, encore et encore.
Un futur incertain
Le plus terrible, c’est que l’équipe nationale n’a pas de futur clair. Aucun projet de jeu, aucune relève intégrée, aucune prise de risques. On joue long, on court dans le vide, on ne contrôle rien. Haïti, avec ses talents bruts, pourrait offrir un jeu explosif, inspiré, ambitieux. Mais pour cela, il faut un vrai plan, un vrai sélectionneur, une vraie vision.
L’heure du changement
Il est temps que le football haïtien se regarde dans le miroir. Assez de maquillages, de discours creux, de faux bilans statistiques. Les résultats ne mentent pas. Contre les grandes équipes, Haïti s’écroule. Contre Curaçao (5-1), contre l’Arabie Saoudite (1-0), contre la logique du football moderne.
Sébastien Migné n’a ni la compétence tactique, ni l’adaptabilité voire la poigne pour guider cette génération. Les jeunes talents ne peuvent s’épanouir sous les ordres d’un entraîneur qui ne comprend ni leur culture, ni leur potentiel.



