Éditorial

L’irresponsabilité de l’État face à l’expansion des gangs, les impacts négatifs sur le football national

 

Par Occean C. Oranier

Depuis plus de dix ans, Haïti fait face à une dégradation constante de la sécurité publique, marquée par l’expansion incontrôlée des groupes armés. Cette situation résulte avant tout d’une irresponsabilité chronique de l’État, incapable de mettre en place des stratégies efficaces pour lutter contre ce fléau. Pire encore, le pouvoir politique, gangrené par la corruption et l’incompétence, semble avoir favorisé l’essor de ces groupes criminels, les utilisant parfois à des fins électorales ou de maintien du statu quo.

-Les sélections ne peuvent plus jouer en Haïti
-Le championnat national D1 forge une formule inhabituelle
-Les championnat de jeunes ne sont plus accessibles
– désormais, pas de football féminin
– les clubs D2 et D3 sont inactifs.
– Le stade Sylvio Castor inaccessible
– Ranche Croix-des-bouquets est contrôlé par groupes de gangs

Les gouvernements successifs ont adopté une posture passive, prétendant ne pas avoir les moyens de contrer les gangs tout en les laissant se structurer et se renforcer. Les forces de l’ordre, sous-financées et infiltrées, n’ont ni la capacité ni la volonté politique pour démanteler ces réseaux qui terrorisent la population.
Par ailleurs, la communauté internationale, bien qu’affichant une préoccupation de circonstance, participe indirectement à cette situation par son hypocrisie et son approche inconsistante. Des acteurs internationaux prétendent aider Haïti tout en maintenant une posture attentiste, incapable d’exiger des réformes structurelles profondes. L’embargo sur les armes et les sanctions individuelles contre certains responsables ne suffisent pas à enrayer le problème.

Aujourd’hui, la situation a atteint un niveau critique
les gangs ne sont plus seulement des acteurs criminels, mais de véritables forces parallèles contestant l’autorité de l’État. Face à un pouvoir central affaibli, miné par la corruption et la mauvaise gouvernance, ces groupes imposent leur loi et déterminent le quotidien de millions d’Haïtiens. Cette insécurité galopante aggrave la misère du peuple, privant les citoyens de leurs moyens de subsistance, d’accès aux soins de santé, à l’éducation et à une vie digne. Les déplacements deviennent périlleux, les activités économiques s’effondrent et la faim s’intensifie dans les foyers les plus vulnérables. L’approvisionnement en carburant est gravement perturbé, empêchant le gaz d’atteindre les villes de province et paralysant les transports ainsi que les activités commerciales.

En conséquence, le coût de la vie explose

, les produits alimentaires deviennent hors de prix, accentuant encore plus la souffrance des plus démunis. De plus, chaque zone conquise par un gang plonge les habitants des autres zones dans un stress permanent. Ils ne savent plus s’ils doivent fuir, rester, ou dans quelle direction aller pour éviter la violence. L’insécurité psychologique s’ajoute ainsi à la détresse matérielle, transformant leur quotidien en un enfer d’incertitude.

L’impact de cette situation s’étend également à la sphère sportive

un secteur crucial pour la jeunesse et l’identité nationale. Le football, sport roi en Haïti, est particulièrement touché : les championnats sont suspendus, les équipes ne peuvent plus s’entraîner, et les stades sont devenus inaccessibles à cause de l’insécurité. Les jeunes, privés d’espaces de détente et de développement, se retrouvent livrés à eux-mêmes, augmentant le risque de basculer dans la délinquance.
L’heure n’est plus aux discours creux ni aux demi-mesures.

Un sursaut national est nécessaire pour rétablir l’autorité de l’État, purger les institutions corrompues et rétablir un climat de sécurité. Sans une volonté politique ferme et une action coordonnée, le pays continuera à sombrer dans le chaos, au grand dam d’une population abandonnée à son propre sort.

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