
Par Dérestable John Mickenley
À 42 ans, Adriano, l’ancien prodige du football brésilien surnommé « l’Empereur », a rédigé une lettre sincère et poignante qui révèle la réalité de sa vie actuelle, entre nostalgie, douleur et recherche de paix. Cet écrit puissant, qui fait le tour des réseaux sociaux, offre un regard brut et authentique sur l’homme qu’il est devenu, loin des projecteurs et des trophées.
« Je sais ce que ça fait d’être une promesse, y compris une promesse non tenue. Le plus gros gaspillage du football : moi. J’aime ce mot parce que je suis obsédé par l’idée de gâcher ma vie. Je vais bien comme ça, dans un gaspillage frénétique. J’apprécie cette stigmatisation.»
Avec des mots crus, Adriano admet les luttes intérieures qui l’ont marqué, le poids d’une étiquette de prodige non abouti. Pourtant, il dément fermement les rumeurs destructrices : « Je ne prends pas de drogue, comme ils essaient de le prouver. Je n’aime pas le crime, même si j’aurais pu le faire. Je ne vais pas dans les clubs. Je vais toujours au même endroit dans mon quartier.»
L’Empereur parle sans filtre de sa relation avec l’alcool : « Je bois tous les deux jours, oui. Et les autres jours aussi. Je bois parce que ce n’est pas facile d’être une promesse qui reste endettée.» Un aveu qui résonne comme un cri du cœur pour exprimer la souffrance d’avoir touché les sommets du football européen pour ensuite retourner à la source de son existence : la favela de Vila Cruzeiro.
« On m’appelle Empereur. Un type qui a quitté la favela pour recevoir le surnom d’Empereur en Europe. Comment cela s’explique-t-il ? Je ne l’ai pas compris jusqu’à aujourd’hui.»
Aujourd’hui, Adriano trouve sa véritable paix dans la simplicité de sa communauté d’origine : « La seule chose que je recherche à Vila Cruzeiro, c’est la paix. Ici, je marche pieds nus et sans chemise, uniquement en short. Je joue aux dominos, je m’assois sur le trottoir, je me souviens de mon enfance, j’écoute de la musique, je danse avec mes amis et je dors par terre. Je veux juste être en paix et me souvenir de mon essence.»
Il conclut en rendant hommage à son passé et à la mémoire de son père : « Je vois mon père dans chacune de ces ruelles. C’est pourquoi je reviens toujours ici. Ils me respectent vraiment ici. Voici mon histoire. Vila Cruzeiro n’est pas le meilleur endroit au monde. Vila Cruzeiro est chez moi.»



