
Par Mythsouka Jean-Philippe
La sélection nationale haïtienne de football vit une situation particulièrement difficile en raison de l’insécurité croissante qui sévit dans le pays. Depuis plus de trois ans, l’équipe n’a pas eu l’occasion de jouer au Stade Sylvio Cator.
Sous la direction de Sébastien Migné, l’équipe a dû s’adapter à des conditions de jeu précaires, disputant ses matchs à l’étranger, notamment en Guyane française, à la Barbade, et prochainement à Aruba. Ce contexte d’exil n’est pas seulement logistique, mais affecte profondément la dynamique de l’équipe. Les Grenadiers, qui devraient évoluer devant leur public passionné, doivent se contenter de stades vides de l’atmosphère locale.
La dernière apparition de la sélection à Port-au-Prince remonte à juin 2021, lors d’un match d’éliminatoire de la Coupe du monde contre le Canada. Depuis, les stades haïtiens sont restés désertés, rendant les rassemblements de l’équipe d’autant plus frustrants pour les joueurs, dont certains n’ont même jamais eu la chance de jouer dans leur pays natal.
Avec un effectif composé de joueurs évoluant à des niveaux élevés en France, en Turquie et ailleurs, Haïti maintient une 86e place honorable au classement FIFA. Les ambitions de l’équipe ne se limitent pas à un simple retour à domicile ; elles visent également des qualifications pour des compétitions prestigieuses, notamment la Gold Cup 2025 et la Coupe du Monde 2026.
L’exil de la sélection haïtienne ne représente pas seulement une contrainte logistique, mais également un défi à l’identité et à la fierté d’un pays dont le football est profondément ancré dans la culture.



