Historicité

Football: L’histoire derrière la célèbre phrase créole « Plantin fè flay, Lato fè gòl »

Par Mythsouka Jean-Philippe

Le 15 juin 1974, Haïti faisait ses débuts remarqués à la Coupe du monde de la FIFA en affrontant la redoutable équipe italienne. Malgré une défaite honorable, les Grenadiers avaient impressionné par leur audace et leur détermination sur le terrain. Cependant, ce sont les événements du match suivant qui ont marqué à jamais l’histoire du football haïtien et donné naissance à une phrase devenue célèbre.

Face à la Pologne, une des équipes favorites du tournoi, les Haïtiens ont connu une soirée difficile. Menés par un Grzegorz Lato en état de grâce, les Polonais ont infligé une lourde défaite de 7-0 aux Grenadiers. Mais au-delà du score, c’est un moment particulier qui reste gravé dans les mémoires : une erreur malheureuse du défenseur haïtien Fritz André, surnommé « Plantin ».

Fritz André, surnommé Plantin, était un défenseur remarquable du Violette Athlétique Club. Son surnom lui a été donné par le révérend père Jacques Djebbels, fondateur du Don Bosco FC de Pétion-ville. Cette désignation est née du conseil du père Djebbels à Plantin de ne pas rester « planté » sur le terrain, alors qu’il assistait son grand frère qui évoluait au Don Bosco. Quant à Gzeogorz Lato, il était un attaquant polonais de renom, ayant été le meilleur buteur de la Coupe du monde 1974 avec un total de 7 buts marqués.

Plantin, qui avait été titularisé en tant que latéral droit pour ce match crucial, commet une faute de dégagement à la 16e minute. Cette erreur a été exploitée par Grzegorz Lato, le redoutable attaquant polonais, qui ne rate pas l’occasion de marquer le premier but du match. C’est à ce moment précis que naît la fameuse phrase créole : « Plantin fè flay, Lato fè gòl ».

Pourtant, derrière cette malheureuse action, Fritz André « Plantin » mérite d’être reconnu pour sa carrière et sa contribution au football haïtien. Issu du Violette Athlétique Club, il a été l’un des rares joueurs haïtiens à participer à la Ligue des champions de la CONCACAF, qu’il a remportée en 1984. Aux côtés de légendes comme Guy Saint-Vil et Wilner Piquant, il est l’un des rares mondialistes haïtiens à avoir gagné en tant que joueur la Ligue des champions de la CONCACAF.

Ainsi, bien que souvent rappelé pour cette seule erreur, Plantin demeure un exemple de résilience et de persévérance pour toute une génération de joueurs haïtiens. Sa carrière illustre parfaitement les hauts et les bas du sport, où chaque moment, bon ou mauvais, contribue à façonner une histoire riche et complexe du football international.

En conclusion, la phrase « Plantin fè flay, Lato fè gòl » ; témoignant l’impact émotionnel que le sport peut avoir sur les individus et les nations, rappelant que même dans la défaite, il y a des leçons à tirer et des héros à saluer.

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